02/02/2015

À quoi je pense à ski ? à vivre dans ma force...

Motivée à réussir la course hypothermique, je m'entraine sans relâche, cette fois en croisée à ski, pas classique, dans le parc national. Partir de tôt matin sac au dos en ce beau matin de février à moins 37 c. reste pour moi un mystère de l'inconscience... Car il s'agit d'y passer la journée, dehors à patrouiller sur les pistes. L'équipe de patrouilleurs qui compte un peu sur ma présence est une autre source de motivation mais le 20 km prescrit par la grille d'entrainement du demi marathon pour ce samedi prédomine sur tout autre chose... Je le fais ce 20 km! En fin de parcours ce 20 deviendra un 35-40 km? Je n'ai pas d'odomètre mais il me semble l'avoir roulé l'été dernier à vélo...

Ainsi fait, je pense à ski, à réaliser la distance pour me rapprocher de mon objectif, la course qui aura lieu la semaine prochaine et à ma résistance au froid. Je pense à cette froidure envahissante, je pense à réchauffer mes doigts qui gèlent instantanément à chaque fois que j'enlève mes mitaines... J'augmente la cadence, en me rappelant les recommandations du Dr. Chopra d'apporter le sang de la tête (bien emmitouflée) aux extrémités, en répétant le mantra plusieurs fois...  Après quelques minutes, je sens un picotement brûlant, presque douloureux dans les mains, les doigts, les ongles puis plus rien... la chaleur est revenue, je n'ai plus froid.  Cela se répétera deux ou trois fois durant la journée.


Je me sens bien, je peux maintenant admirer la beauté du paysage, la nature blanche, congelée, croustillante dans l'air glacial. Cet air froid qui me gèle la peau du visage découvert dès que j'entame une descente comme si je bouffais de la crème glacée trop rapidement, juste là, au troisième œil... je me protège en couvrant mes yeux du revers de la mitaine, le temps d'atteindre le plat.

Un quart des sentiers de la boucle que je me suis tracée, parcouru, puis un tiers... je cherche tout au fond de ma mémoire du parc un raccourci pour aller plus vite, pour tricher un peu, le point d'arrivée est si loin et je commence à frissonner... j'ai soif mais je n'ose m'arrêter pour le moment, pas question d'enlever mes mitaines.  Je pense alors à ce que je lisais hier: vivre dans sa force. J'ai sûrement mal interprété cette idée, je vais il me semble, au-delà sinon aux limites de ma force... J'arrive à une bifurcation, un stationnement, un des nombreux points de départ pour les skieurs; je m'y arrête enfin pour me rassasier, thé épicé fumant et gâteau végétarien. Je demande l'heure à l'employée du parc: près de 15h. Elle me raconte que peu de temps auparavant, une dame lui a demandé de l'aide, elle souffrait d'hypothermie...

Je décide à cet instant précis de ne pas remonter la colline pour rejoindre, tel qu'entendu, un autre patrouilleur au refuge pour la pause: insensé ce 10km... ma voiture est au stationnement suivant, moins de km à skier.  Je fouille mon sac à dos pour en sortir un coupe-vent laminé avec capuchon que je revêts rapidement, j'enfile mes mitaines remercie la fille qui me cause, elle ne fait pas de ski, pas d'équipement, mais elle a de nouvelles raquettes et en profite bien, il y a un boisée derrière sa maison... au revoir! j'ai froid!  Encore une quinzaine de minutes pour apporter le sang aux extrémités, et c'est reparti. L'énergie remonte doucement, l'euphorie aussi, le manteau fais son miracle, j'ai gagné! J'arrive enfin! Radisson 380 ici Jo,...griss, griss, griss, Radisson écoute...griss, griss, griss, j'ai terminé ma patrouille, je quitte le secteur 2, bonne fin de journée, griss, griss, griss....





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